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W4618
25.05.2011
L’Auditorium A,  - DEHOVE Claire
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  • L’Auditorium A, Dans sa proximité se construit aujourd’hui l’un des derniers tronçons autorou- tiers. Si cette construction a défiguré le paysage naturel en laissant des cicatrices indélébiles dans la terre et la végétation, si elle a occa ...

    L’Auditorium A, Dans sa proximité se construit aujourd’hui l’un des derniers tronçons autorou- tiers. Si cette construction a défiguré le paysage naturel en laissant des cicatrices indélébiles dans la terre et la végétation, si elle a occasionné un découpage autoritaire des parcelles cultivées, si elle est la source de nuisance sonore, il se trouve qu’aujourd’hui ces voies rapides et cet échangeur sont les données contemporaines de notre patrimoine environnemental Objet écologiquement incorrect, l’échangeur produit du paradoxal. Les intensités visuelles et sonores y varient pendant le jour, pendant la nuit, aux périodes de creux et de pointe. Ce sont des forces que nous nous proposons d’exploiter et de valoriser. L’échangeur devient l’œuvre d’art à regarder, à écouter, à transformer et à amplifier. Le récit qu’il porte et la mémoire qu’il contient sont mis en prolongement par notre projet qui opère ainsi un retournement de la commande. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art LE SITE L a rampe, une bretelle d’accès piétonnière vers la conque des cyprès. Le sentier en courbe se dissout en traversant la pointe de la parcelle en un tronçon her- beux et caillouteux suffisamment indéfini pour nous inciter à en faire le point de départ d’une rampe d’accès qui monte en s’élargissant pour se transformer en une plate-forme que nous nommerons le Belvédère. Discret avatar pédestre d’une bretelle d’accès autoroutière, ce ruban de bois se déroule sur sa structure métallique et vient se lover à mi-hauteur du massif des cyprès sans qu’on puisse en discerner la fin. Du fait de sa discrétion, cette archithecture n'a aucune vocation à rivaliser avec l'oeuvre elle- même, c'est à dire l'échangeur. Selon un principe de déflexion, le dispositif tend davantage à attirer l’attention sur ce qui l’entoure que sur lui-même. A75 LODEVE ST FELIX DE LODEZ DIFFUSEUR A75 - A750 A750 VERS MONTPELL IER LACOSTE A75 VERS BEZIERS CEYRAS Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art A 75 A750 A 75 A 75 A750 LE SITE D ’abord passerelle, dont les hauteurs variables occasionnent pour les visiteurs des si- tuations différemment scénarisées, la rampe s’élève ensuite par des petites marches à claire-voie qui forment des zones d’assise, de regard et d’écoute perméables aux dessous. Le soulèvement de la rampe génère un double espace différemment appropriable : la sur- face sur laquelle on est exposé à la lumière, notamment le belvédère ; le passage ombragé en sous pente où l’on circule entre les piliers. La rampe déploie ses sinuosités entre les arbres et son ondulation est générée par le mon- tage parallèle et décalé des lames de bois qui vont avec le temps se griser et être infiltrées par le végétal. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art LA RAMPE, BRETELLE D’ACCES PIETONNIERE Implantation sur le site Carl ANDRE, 1977 'Ligne sécante' David Lamelas Thomas Spiegelhalter, 2002 Lommel L a rampe, une bretelle d’accès piétonnière vers la conque des cyprès. Discret avatar pédestre d’une bretelle d’accès autoroutière, ce ruban de bois se dérou- le sur sa structure métallique et vient se lover à mi-hauteur du massif des cyprès sans qu’on puisse en discerner la fin. Le soulèvement de la rampe génère un double espace différemment appropriable : la sur- face sur laquelle on est exposé à la lumière, notamment le belvédère ; le passage ombragé en sous pente où l’on circule entre les piliers. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art Evolution de la couleur du bois Les marches à claire-voie Croquis /décalage des planches LA RAMPE, BRETELLE D’ACCES PIETONNIERE D ’abord passerelle, dont les hauteurs variables occasionnent pour les visiteurs des si- tuations différemment scénarisées, la rampe s’élève ensuite par des petites marches à claire-voie qui forment des zones d’assise, de regard et d’écoute perméables aux dessous. Le soulèvement de la rampe génère un double espace différemment appropriable : la sur- face sur laquelle on est exposé à la lumière, notamment le belvédère ; le passage ombragé en sous pente où l’on circule entre les piliers. La rampe déploie ses sinuosités entre les arbres et son ondulation est générée par le mon- tage parallèle et décalé des lames de bois qui vont avec le temps se griser et être infiltrées par le végétal. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art L’AUDITORIUM L ’auditorium : la chambre d’écoute et la mémoire du sonore Ce dispositif sans qualités particulièrement remarquables recèle pourtant un secret qui est même le coeur du projet : l’auditorium. On stationne dans cette conque de bois, allongé sur le côté, assis ou debout. On est libre de s’y déplacer et d’expérimenter une écoute subjective et sensible qui déplace et ouvre la per- ception usuelle de l’échangeur. Chambre d’écoute plongée dans une pénombre relative ; les interstices entre les plaques d’acier corten qui la bordent font pénétrer des découpes triangulaires de lumière. L'auditorium A ne produit pas de musique, il utilise les sons du réel pour ce qu’ils sont, pour leur puissance de transformation. Il réceptionne les bruits du sonore environnant et les mêle à ceux qu’il diffuse. Le paysage travaillé de rythmes multiples et complexes, diurnes et noctur- nes, est rendu audible. Coupe/ intérieur auditorium Entrée de l'auditorium Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art L’AUDITORIUM L à, se joue en effet une partition où s’exacerbe l’écart entre ce qui se voit et ce qui s’en- tend. Phénomènes rendus possibles par la mise en place d’un dispositif technique et particulier utilisant deux capteurs de mouvements placés en bordure de l’autoroute. La somme des détections fournie une sorte d’électrocardiogramme des flux de l’échangeur que le système filtre, amplifie, étire etc. pour déclencher tout un panel de traitements sono- res possibles de l’information. En synchronie ou en désynchronie avec le visible, les sons exploitent la raréfaction ou la den- sité du flux. La vitesse devient matière à décrypter, à sampler et à composer. L’ensemble des opérations qui se mettront en oeuvre va solliciter une attention soutenue de la part du visiteur et surtout il va produire de l’imaginaire. Tout porte à croire que la qualité de son expérience dans l’auditorium se prolongera à l’exté- rieur et aura des incidences sur sa perception globale du site. Moteur Pavllon de carton Moteur Plaque de cuivre Enceinte traditionnelle Plaque + moteur Vibrasound Des petits “moteurs“ placés à leur base, convertissent les plaques d’acier en haut-parleurs Retour sensoriel > le son traité est diffusé > Détection du mouvement (capteur +accéléromètre) L’auditorium est un lieu protégé où s’explore publique- ment la tension qui permet au sonore d’utiliser son im- matérialité pour mettre en doute le réel ; l’image est alors sujet à réinterprétation. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art LE BELVEDERE L e belvédère, zone de visibilité et lieu de la mémoire du sonore C’est par un retournement que la plate-forme se désigne comme un belvédère. En gravis- sant la rampe d’accès, on arrive dans la conque naturelle que forme le bosquet des cyprès. Il faut pivoter pour avoir un point de vue perspectif sur tout l’échangeur. Là, on perçoit simultanément les différents plans sonores que le flux des véhicules produit dans toutes les directions ainsi que le bruissement des feuillages agités par le vent. Le dispositif fait du belvédère la zone privilégiée où se condensent la contemplation et l’écoute, zone de mémoire où s’éprouve le phénomène de déréalisation du visuel et du sonore qui est à l’oeuvre dans l’auditorium. C’est peut-être sur le belvédère que l’on prend le temps d’éprouver la dimension poétique du projet. Cette zone ouverte est perméable au concert joué en bas grâce aux claires-voies de la rampe et au prolongement des ondes sonores diffusées par les enceintes que sont les plaques métalliques de l’auditorium. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art LE PLATEAU SCENIQUE L e petit plateau scénique et sa chaise écarlate Si le dispositif favorise une appropriation collective depuis les villages et les sentiers pié- tonniers, il interpelle la curiosité de l’automobiliste en mettant en scène une simple chaise. Cet objet banal au graphisme épuré est le seul éclat d’un dispositif qui se maintient en “basse définition“ dans la hiérarchie visuelle des composantes du site. La chaise en métal laquée de couleur rouge brique est le seul point de focalisation sur la zone exposée du belvédère. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art LE PLATEAU SCENIQUE L a chaise est le seul signe monochrome et brillant qui se détache et change d’échelle selon l’endroit où circule l’automobiliste. Elle est l’indice qui renvoie à l’échangeur et le désigne ainsi comme œuvre. Petit objet intrigant, la chaise en apesanteur est un contrepoint domestique et dérisoire à la croix bleue qui exhibe son mysticisme lumineux au-dessus de Lacoste. De nuit, un projecteur met en scène cette unique chaise sur un carré lumineux qui dessine un tapis immatériel en surplomb de l’auditorium. Ce dernier est équipé d’un éclairage intérieur chaud qui révèle le pan ocre rouge de la plaque d’acier en bascule et qui découpe dans le noir de longs triangles de lumière. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art INTEGRATION DANS LE PAYSAGE L ’architecture s’intègre et vit avec le paysage Le dispositif est d’autant plus surprenant qu’il est déjà un vestige absorbé dans le paysage environnant. Sous un angle hypothétique, le belvédère et l’auditorium, adossés à la courbe des cyprès, seraient des fantômes éminemment contemporains du theâtron et de l’orchestra antiques. L'auditorium anticipe sa lente et cependant probable dégradation. il revendique la patine de ses matériaux et la dislocation de sa construction qui dérive dans la terre. Les oliviers, entre lesquels la rampe de bois ondule, vont croître sur ses bords et infiltrer leur feuillage entre les lames. En accord avec le processus naturel et sauvage décrit par G. Clément dans Le Jardin en Mouvement, nous laissons se développer librement la végétation existante à laquelle nous en ajouterons d’autres. Par ses capacités à se fondre dans le contexte, le dispositif s’inscrit dans une temporalité longue en lien avec la logique écosophique qui le sous-tend. Carex grayi Deshampsia Festuca siskiyou blue Pennisetum Infiltartion des graminées entre les lames de bois Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art Parmi les usages quotidiens, la chaise rouge incite les habitants et les visiteurs à apporter leurs chaises pliantes le temps d’une soirée. L'APPROPRIATION DU SITE L a fréquentation et l’appropriation du site Cet objet polysémique ne se présente jamais comme un objet artistique à proprement parler mais comme un site à visiter. L’Auditorium A peut être inclus dans l’itinéraire des randonnées pédestres et proposé à la Manufacture du Paysage pour des expériences singulières et participatives dans ce terri- toire. Notre dispositif considère les sons autoroutiers en tant que sources de transformation iné- puisable. La création dans ce site d’un tel langage peut être enrichie si l'auditorium accueille des chorales, des orchestres locaux ou des fanfares même. Il peut devenir un outil propice à singulariser des pratiques musicales populaires autant qu’il peut fonctionner comme généra- teur pour des compositeurs Enfin, le dispositif architectural avec sa rampe d’accès et sa plate-forme scénique est une scénographie naturelle offerte à la chorégraphie..

    L’Auditorium A, Dans sa proximité se construit aujourd’hui l’un des derniers tronçons autorou- tiers. Si cette construction a défiguré le paysage naturel en laissant des cicatrices indélébiles dans la terre et la végétation, si elle a occa ...

    L’Auditorium A, Dans sa proximité se construit aujourd’hui l’un des derniers tronçons autorou- tiers. Si cette construction a défiguré le paysage naturel en laissant des cicatrices indélébiles dans la terre et la végétation, si elle a occasionné un découpage autoritaire des parcelles cultivées, si elle est la source de nuisance sonore, il se trouve qu’aujourd’hui ces voies rapides et cet échangeur sont les données contemporaines de notre patrimoine environnemental Objet écologiquement incorrect, l’échangeur produit du paradoxal. Les intensités visuelles et sonores y varient pendant le jour, pendant la nuit, aux périodes de creux et de pointe. Ce sont des forces que nous nous proposons d’exploiter et de valoriser. L’échangeur devient l’œuvre d’art à regarder, à écouter, à transformer et à amplifier. Le récit qu’il porte et la mémoire qu’il contient sont mis en prolongement par notre projet qui opère ainsi un retournement de la commande. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art LE SITE L a rampe, une bretelle d’accès piétonnière vers la conque des cyprès. Le sentier en courbe se dissout en traversant la pointe de la parcelle en un tronçon her- beux et caillouteux suffisamment indéfini pour nous inciter à en faire le point de départ d’une rampe d’accès qui monte en s’élargissant pour se transformer en une plate-forme que nous nommerons le Belvédère. Discret avatar pédestre d’une bretelle d’accès autoroutière, ce ruban de bois se déroule sur sa structure métallique et vient se lover à mi-hauteur du massif des cyprès sans qu’on puisse en discerner la fin. Du fait de sa discrétion, cette archithecture n'a aucune vocation à rivaliser avec l'oeuvre elle- même, c'est à dire l'échangeur. Selon un principe de déflexion, le dispositif tend davantage à attirer l’attention sur ce qui l’entoure que sur lui-même. A75 LODEVE ST FELIX DE LODEZ DIFFUSEUR A75 - A750 A750 VERS MONTPELL IER LACOSTE A75 VERS BEZIERS CEYRAS Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art A 75 A750 A 75 A 75 A750 LE SITE D ’abord passerelle, dont les hauteurs variables occasionnent pour les visiteurs des si- tuations différemment scénarisées, la rampe s’élève ensuite par des petites marches à claire-voie qui forment des zones d’assise, de regard et d’écoute perméables aux dessous. Le soulèvement de la rampe génère un double espace différemment appropriable : la sur- face sur laquelle on est exposé à la lumière, notamment le belvédère ; le passage ombragé en sous pente où l’on circule entre les piliers. La rampe déploie ses sinuosités entre les arbres et son ondulation est générée par le mon- tage parallèle et décalé des lames de bois qui vont avec le temps se griser et être infiltrées par le végétal. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art LA RAMPE, BRETELLE D’ACCES PIETONNIERE Implantation sur le site Carl ANDRE, 1977 'Ligne sécante' David Lamelas Thomas Spiegelhalter, 2002 Lommel L a rampe, une bretelle d’accès piétonnière vers la conque des cyprès. Discret avatar pédestre d’une bretelle d’accès autoroutière, ce ruban de bois se dérou- le sur sa structure métallique et vient se lover à mi-hauteur du massif des cyprès sans qu’on puisse en discerner la fin. Le soulèvement de la rampe génère un double espace différemment appropriable : la sur- face sur laquelle on est exposé à la lumière, notamment le belvédère ; le passage ombragé en sous pente où l’on circule entre les piliers. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art Evolution de la couleur du bois Les marches à claire-voie Croquis /décalage des planches LA RAMPE, BRETELLE D’ACCES PIETONNIERE D ’abord passerelle, dont les hauteurs variables occasionnent pour les visiteurs des si- tuations différemment scénarisées, la rampe s’élève ensuite par des petites marches à claire-voie qui forment des zones d’assise, de regard et d’écoute perméables aux dessous. Le soulèvement de la rampe génère un double espace différemment appropriable : la sur- face sur laquelle on est exposé à la lumière, notamment le belvédère ; le passage ombragé en sous pente où l’on circule entre les piliers. La rampe déploie ses sinuosités entre les arbres et son ondulation est générée par le mon- tage parallèle et décalé des lames de bois qui vont avec le temps se griser et être infiltrées par le végétal. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art L’AUDITORIUM L ’auditorium : la chambre d’écoute et la mémoire du sonore Ce dispositif sans qualités particulièrement remarquables recèle pourtant un secret qui est même le coeur du projet : l’auditorium. On stationne dans cette conque de bois, allongé sur le côté, assis ou debout. On est libre de s’y déplacer et d’expérimenter une écoute subjective et sensible qui déplace et ouvre la per- ception usuelle de l’échangeur. Chambre d’écoute plongée dans une pénombre relative ; les interstices entre les plaques d’acier corten qui la bordent font pénétrer des découpes triangulaires de lumière. L'auditorium A ne produit pas de musique, il utilise les sons du réel pour ce qu’ils sont, pour leur puissance de transformation. Il réceptionne les bruits du sonore environnant et les mêle à ceux qu’il diffuse. Le paysage travaillé de rythmes multiples et complexes, diurnes et noctur- nes, est rendu audible. Coupe/ intérieur auditorium Entrée de l'auditorium Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art L’AUDITORIUM L à, se joue en effet une partition où s’exacerbe l’écart entre ce qui se voit et ce qui s’en- tend. Phénomènes rendus possibles par la mise en place d’un dispositif technique et particulier utilisant deux capteurs de mouvements placés en bordure de l’autoroute. La somme des détections fournie une sorte d’électrocardiogramme des flux de l’échangeur que le système filtre, amplifie, étire etc. pour déclencher tout un panel de traitements sono- res possibles de l’information. En synchronie ou en désynchronie avec le visible, les sons exploitent la raréfaction ou la den- sité du flux. La vitesse devient matière à décrypter, à sampler et à composer. L’ensemble des opérations qui se mettront en oeuvre va solliciter une attention soutenue de la part du visiteur et surtout il va produire de l’imaginaire. Tout porte à croire que la qualité de son expérience dans l’auditorium se prolongera à l’exté- rieur et aura des incidences sur sa perception globale du site. Moteur Pavllon de carton Moteur Plaque de cuivre Enceinte traditionnelle Plaque + moteur Vibrasound Des petits “moteurs“ placés à leur base, convertissent les plaques d’acier en haut-parleurs Retour sensoriel > le son traité est diffusé > Détection du mouvement (capteur +accéléromètre) L’auditorium est un lieu protégé où s’explore publique- ment la tension qui permet au sonore d’utiliser son im- matérialité pour mettre en doute le réel ; l’image est alors sujet à réinterprétation. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art LE BELVEDERE L e belvédère, zone de visibilité et lieu de la mémoire du sonore C’est par un retournement que la plate-forme se désigne comme un belvédère. En gravis- sant la rampe d’accès, on arrive dans la conque naturelle que forme le bosquet des cyprès. Il faut pivoter pour avoir un point de vue perspectif sur tout l’échangeur. Là, on perçoit simultanément les différents plans sonores que le flux des véhicules produit dans toutes les directions ainsi que le bruissement des feuillages agités par le vent. Le dispositif fait du belvédère la zone privilégiée où se condensent la contemplation et l’écoute, zone de mémoire où s’éprouve le phénomène de déréalisation du visuel et du sonore qui est à l’oeuvre dans l’auditorium. C’est peut-être sur le belvédère que l’on prend le temps d’éprouver la dimension poétique du projet. Cette zone ouverte est perméable au concert joué en bas grâce aux claires-voies de la rampe et au prolongement des ondes sonores diffusées par les enceintes que sont les plaques métalliques de l’auditorium. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art LE PLATEAU SCENIQUE L e petit plateau scénique et sa chaise écarlate Si le dispositif favorise une appropriation collective depuis les villages et les sentiers pié- tonniers, il interpelle la curiosité de l’automobiliste en mettant en scène une simple chaise. Cet objet banal au graphisme épuré est le seul éclat d’un dispositif qui se maintient en “basse définition“ dans la hiérarchie visuelle des composantes du site. La chaise en métal laquée de couleur rouge brique est le seul point de focalisation sur la zone exposée du belvédère. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art LE PLATEAU SCENIQUE L a chaise est le seul signe monochrome et brillant qui se détache et change d’échelle selon l’endroit où circule l’automobiliste. Elle est l’indice qui renvoie à l’échangeur et le désigne ainsi comme œuvre. Petit objet intrigant, la chaise en apesanteur est un contrepoint domestique et dérisoire à la croix bleue qui exhibe son mysticisme lumineux au-dessus de Lacoste. De nuit, un projecteur met en scène cette unique chaise sur un carré lumineux qui dessine un tapis immatériel en surplomb de l’auditorium. Ce dernier est équipé d’un éclairage intérieur chaud qui révèle le pan ocre rouge de la plaque d’acier en bascule et qui découpe dans le noir de longs triangles de lumière. Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art INTEGRATION DANS LE PAYSAGE L ’architecture s’intègre et vit avec le paysage Le dispositif est d’autant plus surprenant qu’il est déjà un vestige absorbé dans le paysage environnant. Sous un angle hypothétique, le belvédère et l’auditorium, adossés à la courbe des cyprès, seraient des fantômes éminemment contemporains du theâtron et de l’orchestra antiques. L'auditorium anticipe sa lente et cependant probable dégradation. il revendique la patine de ses matériaux et la dislocation de sa construction qui dérive dans la terre. Les oliviers, entre lesquels la rampe de bois ondule, vont croître sur ses bords et infiltrer leur feuillage entre les lames. En accord avec le processus naturel et sauvage décrit par G. Clément dans Le Jardin en Mouvement, nous laissons se développer librement la végétation existante à laquelle nous en ajouterons d’autres. Par ses capacités à se fondre dans le contexte, le dispositif s’inscrit dans une temporalité longue en lien avec la logique écosophique qui le sous-tend. Carex grayi Deshampsia Festuca siskiyou blue Pennisetum Infiltartion des graminées entre les lames de bois Auditorium A Conception Claire Dehove Date : 2.08 A -75 Triangle de Ceyras Commande publique pour la réalisation d’une oeuvre d’art Parmi les usages quotidiens, la chaise rouge incite les habitants et les visiteurs à apporter leurs chaises pliantes le temps d’une soirée. L'APPROPRIATION DU SITE L a fréquentation et l’appropriation du site Cet objet polysémique ne se présente jamais comme un objet artistique à proprement parler mais comme un site à visiter. L’Auditorium A peut être inclus dans l’itinéraire des randonnées pédestres et proposé à la Manufacture du Paysage pour des expériences singulières et participatives dans ce terri- toire. Notre dispositif considère les sons autoroutiers en tant que sources de transformation iné- puisable. La création dans ce site d’un tel langage peut être enrichie si l'auditorium accueille des chorales, des orchestres locaux ou des fanfares même. Il peut devenir un outil propice à singulariser des pratiques musicales populaires autant qu’il peut fonctionner comme généra- teur pour des compositeurs Enfin, le dispositif architectural avec sa rampe d’accès et sa plate-forme scénique est une scénographie naturelle offerte à la chorégraphie..